Sansdoute parce qu'il est paru en 1953, ce livre a été mis en évidence comme un ouvrage sur la résistance et les camps de concentration, comme l'indique ce malheureux dos de couverture dont il est affublé. En réalité, les camps occupent le dernier quart du livre, et la résistance le quart d'avant. Mais toute la première moitié de cet Livres Publié le 09/09/17 mis à jour le 08/12/20 Partager © NORMAND/Leextra via Leemage Berlin 1945, un bunker, la Pologne, les camps de concentration… Pour son premier roman, “Ces rêves qu’on piétine”, Sébastien Spitzer n’a pas cherché la facilité. Et derrière la grande Histoire, se niche une fiction autobiographique… Dans l’hôtel particulier appartenant à sa grand-mère, au cœur du 16e arrondissement parisien, il n’y avait pas de livres – la richesse n’est donc pas forcément synonyme de culture… En revanche, on rappelait volontiers que Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, et la Belle Otéro y avaient séjourné. Sébastien Spitzer y a passé son enfance et sa jeunesse, entre sa mère, sa grand-mère et son jeune frère Romain, devenu directeur général chez Givenchy. Du père, on ne parlait guère. Ce grand absent faisait alors de nombreux séjours en prison, escroc un jour, escroc toujours… Aujourd’hui encore, cet homme de l’ombre reste la faille principale de Sébastien Spitzer, qui ne cache pas son trouble en l’évoquant. Et va jusqu’à confier qu’à sa façon, son premier roman, Ces rêves qu’on piétine, parle de lui. Cette fiction est pourtant à mille lieues de l’autobiographie. Elle se déroule en 1945, dans un bunker berlinois, en compagnie de Magda Goebbels et de ses enfants, mais aussi sur les routes des camps de concentration, avec la jeune et mutique Ava. La fillette, à peine sauvée de la mort, tient serrées entre ses mains les lettres d’un certain Richard Friedländer, le père oublié de Magda Goebbels. C’est là, dans cette liasse de papiers, que se cache une clé du livre. Le romancier a inventé ces lettres que Richard Friedländer écrivit à sa fille, faisant de cet homme mystérieux un héros en creux ». Une façon de brouiller les pistes et de se sentir libre d’écrire ce qu’il voulait. “Je savais que je ne devais pas trahir leur mémoire” Vous savez, précise-t-il, lorsque j’étais en train d’écrire, je suis allé souvent marcher au Mémorial de la Shoah, et les murs où sont inscrits les noms des morts étaient pour moi comme des garde-fous. Je savais que je ne devais pas trahir leur mémoire. » Emu, il parle de fiction encapsulée dans l’Histoire », puis se met à sourire en affirmant qu’il a pris conscience tout récemment que ce sont les initiales de son nom. Un ami l’a calmé en lui faisant remarquer que c’était pareil pour Steven Spielberg – l’humour très noir… du hasard. La quête des origines est donc le ferment de son travail d’écrivain débutant. Auparavant, Sébastien Spitzer fut journaliste, à Jeune Afrique en particulier, avant de parcourir le Proche et le Moyen Orient. Aujourd’hui, il vient de reprendre la route des reportages, travaille pour des maisons de production audiovisuelle, après deux longues années passées enfermé chez lui, entre son ordinateur et ses notes. Une obsession qui l’a laissé des nuits entières sans dormir, mais il ne regrette rien. A 12 ans déjà, je savais que je deviendrai, un jour, écrivain ». Il a 47 ans aujourd’hui, et termine un second livre sur le thème de… l’argent. En attendant, Ces rêves qu’on piétine recevra ce week-end à Nancy, lors du festival Le Livre sur la Place, le prix Stanislas, qui récompense le meilleur premier roman de la rentrée littéraire ». Il est aussi l’un des cinq livres finalistes du prix Fnac, dont le lauréat sera connu le 14 septembre 2017. A lire Ces rêves qu’on piétine, de Sébastien Spitzer, éd. de l’Observatoire, 304 p., 20 €. Premier roman écrivain français Rentrée littéraire Édition Sébastien Spitzer Partager Contribuer Sur le même thème
Drancy- un camp de concentration très ordinaire - Maurice Rajsfus - Véritable antichambre des camps d’extermination nazis, le camp de Drancy fut le site de trois années de terreur et de violences orchestrées par la Gestapo, mises en œuvre par la police française. D’août 1941 à août 1944, 67 000 Juifs de France ont transité par le camp de Drancy.
Mercantilisme, bousculade, attitudes choquantes… L'ancien camp d'extermination d'Auschwitz est la première destination des tour-opérateurs de Cracovie. Dans la foule, se recueillir est impossible. Peut-être qu'il y a des visites organisées, ça serait plus pratique... – Tu as raison, on perdra moins de temps. » Ils sont deux, un couple de quinquagénaires, attentifs l'un à l'autre. En vacances et de passage à Cracovie, ils ne veulent pas manquer le must » de la région la visite du camp de concentration d'Auschwitz, à 60 kilomètres de là. Gentiment, l'employée de l'office du tourisme les renseigne. Des couples comme celui-ci, il y en a des milliers par an. Ils n'ont que trois jours pour visiter la région, veulent voir le camp ». Auschwitz attire aujourd'hui plus de monde que la splendide Cracovie, dont il est presque devenu le produit d'appel ». Partout en ville, les sollicitations pleuvent. Dès l'aéroport, on vous propose d'y aller directement en taxi. Des tour-opérateurs font le voyage dans la journée trois heures de trajet aller et retour, et deux heures sur place, le tout pour une centaine de zlotys, soit une vingtaine d'euros. La brochure de l'agence Cracow City Tours le propose au même titre que les visites de Nowa Huta, le paradis communiste, la mine de sel Wieliczka, la Cracovie du XVIIIe, un parcours sur les traces de la culture juive » avec un dîner juif typique », ou un itinéraire sur les pas de Jean-Paul II »... Sur la place du marché, centre névralgique de la ville, de nombreuses boutiques proposent des statuettes de Juifs du ghetto, à mi-chemin entre l'hommage attendri et le cliché antisémite tous ont des nez proéminents, et, si beaucoup n'arborent qu'un violon, certains ont un gros sac de monnaie à la main... Auschwitz est le tour le plus demandé, surtout par les étrangers », dit Tomas Stanek, responsable de Cracow City Tours. L'an dernier, le camp a accueilli 1,3 million de visiteurs. Aux abords du camp, le parking est payant, comme les toilettes. Ce jour-là, huit mille touristes vont défiler. Deux cent cinquante gui­des, quatorze langues. La nôtre, Doro­ta, mine revêche, fait trois visites par jour. Deux heures, dont quatre-vingt-dix minutes dans le camp de travail d'Auschwitz et une demi-heure seulement dans le camp d'extermination de Birkenau, rejoint en navette. Le groupe s'ébranle. Un couple avec un bébé est le premier à sortir son appareil photo devant le panneau Arbeit macht frei » Le travail rend libre ». Il faut régulièrement atten­dre ou se pousser pour laisser passer d'autres groupes. Certains guides ont un parapluie ouvert pour ne pas perdre leurs troupes. L'émotion s'exprime peu, comme corsetée par la foule. A la troisième salle, ils sont cinq à décrocher. Il y a trop de mon­de pour ressentir quoi que ce soit, explique un Français. On ne voyait pas ça comme ça. » Dans le fond, la guide ne nous apprend rien. On le sait, tout ça. Et puis c'est trop long », poursuit son épouse avant de lui emboîter le pas. Un Français trentenaire, qui se dit d'origine kurde, entretient en expert ses voisins de divers génoci­des l'arménien, l'algérien, le rwandais... A Cracovie, pour une vingtaine d'euros, des tours-opérateurs font le voyage dans la journée. A Cracovie, on vend des statuettes de juifs du ghetto, sans craindre la caricature. Inévitable ? Sans doute aussi. Il n'y a pas vraiment, chez les intellectuels qui travaillent autour du génocide, de débat moral sur le fait d'avoir transformé Auschwitz en lieu de visite. Ces bus de touristes sont la contrepartie d'un travail de mémoire qui est devenu massif et s'incarne ici, explique Jean-Charles Szurek, chercheur au CNRS et auteur de La Pologne, les Juifs et le communisme. Même si ce voyage d'un jour fait en charter depuis une capitale européenne me paraît absurde, un jeune qui est arrivé en rigolant ne repartira peut-être pas sans avoir perçu quelque chose. » Le principe de l'ouverture aux touristes n'est réellement contesté que par des négationnistes comme l'Anglais David Irving, qui a accusé le gouvernement polonais d'avoir fait d'Auschwitz un site dans le style de Disneyland ». Les historiens, eux, s'insurgent plutôt contre la présentation historique qui continue d'être faite sur place On mêle Polonais, Russes, politiques et Juifs, ces derniers ayant été les seuls, avec les Tsiganes, à connaître la "sélection" et l'extermination, explique Marcello Pezzetti, historien italien. On ne va pas aux bunkers 1 et 2, où ont été gazés les Juifs du Vél'd'Hiv. Visiter Auschwitz aujourd'hui, avec ce temps de visite comprimé, ne permet pas de comprendre ce qui s'est passé. Ce n'est pas que les touristes viennent qui est choquant, c'est ce qu'on leur montre... » Cette guerre des mémoires » reste vive Auschwitz reflète autant l'histoire du musée que celle du camp, poursuit Szurek. Depuis le début, c'est le gouvernement polonais qui a pris en charge son entretien. Et cela a été fait dans un but de célébration de la victoire contre le fascisme. Le génocide juif a été occulté, remplacé par une présentation globale où tout déporté, juif ou résistant polonais, était mis sur le même plan. » Le paradoxe touristique est aujourd'hui à son comble. Les baraques de Birkenau menacent de s'écrouler. Les ruines des chambres à gaz ont besoin de soins urgents. Si on ne fait rien, dans quinze ans, tout aura disparu », alerte Piotr Cywinski, le directeur du musée. Pendant des années, des aides ponctuelles, ajoutées aux 4 millions d'euros de ressources pro­pres du site et aux 3 millions d'euros de subventions de l'Etat polonais, ont permis de faire face aux besoins les plus urgents. Cela ne va rapidement plus suffire. L'an dernier, la Fondation Auschwitz-Birkenau a été créée, dont le but est de réunir 120 millions d'euros. Les intérêts de cette somme permettraient de créer des revenus permanents pour entretenir et restaurer le camp. Un plan de préservation à long terme sera alors mis en place. La Tchéquie, la Norvège et la Suède ont déjà versé de l'argent. La France, le Portugal, l'Angleterre, la Belgique et les Etats-Unis ont promis de le faire. L'Allemagne a annoncé que sur cinq ans elle versera la moitié de la somme, soit 60 millions d'euros. A Oswiecim, la ville dont Ausch­witz est le nom germanisé, on suit ces débats d'un œil critique. La ville est grise, désertée par ses jeunes, et quelques maisons peintes en jaune ne suffisent pas à l'égayer. Il y a 16 % de chômage, taux supérieur à la moyenne nationale. Echo d'un antisémitisme encore présent dans le pays, un panneau publicitaire y vante Radio Maryja, la radio ultra­nationaliste du père Rydzyk. Si Auschwitz crée des emplois à Oswiecim la plupart des deux cent cinquante guides du camp en viennent, les touristes s'y arrêtent très peu. Nous n'existons pas, et quand les gens nous voient, même nous qui n'étions pas nés à l'époque, c'est pour se demander “Mais comment ont-ils pu laisser faire ?” » se plaint Mar­gareta Szeroka, une habitante. Voudraient-ils aussi profiter un peu plus de cette manne ? Janusz Marszalek, le maire, personnage très controversé, élu sans étiquette en 2002 et réélu en 2005, alors promoteur, avait obtenu en 1996 la permission de construire à l'entrée du camp un centre commercial de 5 000 mètres carrés. Le tollé international l'a contraint à reculer. Aujourd'hui qu'il dirige la ville, les rapports avec l'administration du musée sont très tendues. Ici, nous sommes à Oswiecim, une ville. Auschwitz, c'est à côté », lance-t-il d'entrée à tout visiteur. Il bloque divers projets, dont l'établissement d'un centre pédagogique dans le bâtiment occupé, entre 1984 et 1993, par des carmélites. Une con­currence touristique s'est mise en place entre les deux lieux, Oswiecim offrant la visite d'un château du XVIIIe restauré en 2008 et le projet d'une stèle dans le centre-ville dédiée à... toutes les victimes de la Shoah ». A Cracovie, en revanche, le succès » du camp a provoqué dans le quartier de Kazimierz un revival » juif étonnant. Un festival de la culture juive y attire beaucoup de monde, nombre de restaurants proposent repas et attractions hébraïques. Tout y a l'air un peu trop joli, un peu trop neuf, et nul ne sait combien de Juifs vivent encore sur place... Anna Gulinska, petite brune de 27 ans, n'est pas juive. Mais elle est tombée amoureuse à l'école, puis à la fac », de la culture juive, a fait des études de yiddish. Chez moi, ça a surpris. » Aujourd'hui, elle est chargée de programmation au Jewish Community Centre. Nous sommes là pour servir la communauté, affirme-t-elle. La Pologne juive n'est pas qu'un grand cimetière. » Et Auschwitz ? On voudrait que les touristes qui reviennent du camp passent par ici. Nous vivons dans son ombre, mais il faut voir au-delà. » Lire aussi la réaction du philosophe Alain Finkielkraut. nazisme seconde guerre mondiale mémoire Auschwitz reportage Partager Contribuer Sur le même thème
Sic'est un homme. Primo Levi. 514 critiques 681 citations. Sans doute le témoignage le plus
Livres Michel Cymes soutient que l'université de Strasbourg a encore dans ses murs des restes de victimes juives du nazisme, ce que réfute catégoriquement l'institution. La polémique autour d'un ouvrage consacré aux médecins des camps de concentration nazis ne désenfle pas. Mise en cause dans le livre du chroniqueur médical Michel Cymes, qui l'accuse de posséder encore dans ses murs des restes de victimes juives du nazisme, l'université de Strasbourg a catégoriquement réfuté ces accusations, mercredi 28 janvier, évoquant des rumeurs ». Dans Hippocrate aux enfers, Michel Cymes soutient que l'institution universitaire abriterait encore aujourd'hui des coupes anatomiques provenant de certaines des quatre-vingt-six victimes juives du médecin nazi August Hirt, qui officiait durant l'Occupation à l'institut d'anatomie de Strasbourg. Les corps ont quitté l'institut en septembre 1945, a rappelé l'université. Après la découverte d'une partie de ces restes en décembre 1944, ceux-ci ont été enterrés au cimetière juif de Cronenbourg, à l'endroit où fut apposée il y a quelques années la stèle qui porte le nom des quatre-vingt-six victimes, a-t-elle souligné. Depuis septembre 1945, il n'y a donc plus aucune de ces parties de corps à l'institut d'anatomie et à l'université de Strasbourg ». UN MÉDECIN CITÉ SE DIT TRAHI Dans son livre, Michel Cymes s'appuie sur les propos d'un médecin strasbourgeois, le psychiatre Georges Federmann, président du cercle Menachem Taffel, qui œuvre pour la mémoire des quatre-vingt-six victimes juives déportées à Auschwitz et gazées au camp alsacien du Natzwiller-Struthof, et dont les corps furent transférés à l'institut d'anatomie. Interrogé par Michel Cymes sur l'existence de ces restes, le docteur Federmann aurait évoqué un creux axillaire, une main et la coupe transversale d'une tête conservés dans des bocaux. Mais le médecin, qui n'est pas cité directement dans le livre, estime avoir été trahi » par l'auteur dans la retranscription de ses propos. Contacté mercredi par l'Agence France-presse à sa société de production parisienne, l'animateur n'était pas joignable dans l'immédiat. Dans un courrier adressé au docteur Federmann, il avait déclaré Au lieu de m'accuser de déformer l'histoire, il serait plus judicieux de se battre contre ceux qui essaient de l'étouffer [...] Mon livre fait plus pour le devoir de mémoire que des dizaines d'autres passés inaperçus. » Affirmer qu'auraient subsisté ou pourraient subsister des restes de victimes juives à l'université ou à l'institut, comme l'affirme Michel Cymes, est faux et archi-faux », selon le président de l'université de Strasbourg, Alain Beretz. C'est faux depuis 1945 ! », a protesté ce dernier, qualifiant de rumeurs » des faits avancés sans preuve ». UN LIVRE QUI CHERCHE PLUTÔT À FAIRE SENSATION » Après la découverte des restes de ces victimes, deux médecins légistes strasbourgeois, le professeur Fourcade et le docteur Simonin, ont fait une expertise médico-légale de ces pièces avant qu'elles soient enterrées. Selon Christian Bonah, professeur d'histoire de la médecine à l'université de Strasbourg, l'ouvrage de Michel Cymes est un livre qui cherche plutôt à faire sensation ». L'auteur est très fidèle aux faits, mais [se réfère] à des travaux anciens. Tout est dans le flou », a estimé l'historien, qui renvoie aux récents travaux de Raphaël Toledano, auteur d'une thèse, lauréate du prix de la Fondation Auschwitz et d'un documentaire sur la question. Michel Cymes sera vendredi à Strasbourg pour présenter son livre, a indiqué sa maison d'édition. Le docteur Federmann entend profiter de l'occasion pour inviter l'auteur à débattre de son ouvrage. Le avec AFP Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Unfilm sur la rafle du Vel' d'Hiv', dont furent victimes plus de 13 000 juifs français, parmi lesquels de nombreux enfants, les 16 et 17 juillet 1942. Voir la bande-annonce

Une victime des expérimentations nazies montre ses cicatrices lors du procès de Nuremberg, en 1946. DPA/AFP Lui seul pouvait écrire ce livre-là. Michel Cymes n'est pas seulement le présentateur du Magazine de la santé, sur France 5, et le chouchou du Zapping, sur Canal+. Il est aussi médecin et petit-fils de déportés. A ce titre, il portait cet ouvrage en lui depuis des années. Refusant l'idée préconçue que les bourreaux des camps étaient "des ratés, des praticiens pas très malins, influencés par leur environnement et l'idéologie", il s'interroge "Comment peut-on vouloir épouser un métier dont le but ultime est de sauver des vies, et donner la mort à ceux que l'on ne considère plus comme des êtres humains?" Des expériences menées de manière "désintéressée"[...] Nous sommes à la fin de 1946. Le procès de Nuremberg, qui s'est tenu de novembre 1945 à octobre 1946, vient à peine de s'achever que débute le procès des médecins, un des procès qui se sont aussi tenus à Nuremberg. La tâche des experts est loin d'être aisée ils doivent rendre la justice pour des actes que l'évidence et le sentiment font immédiatement basculer dans l'horreur, l'horreur inqualifiable et inimaginable des expérimentations sur l'être humain. [...] Les membres de la commission, puis l'auditoire, découvrent qu'à Dachau, Sigmund Rascher a fait agoniser des prisonniers dans des piscines glacées pour mener des recherches sur l'hypothermie; qu'à Buchenwald et Natzwiller les victimes ont été infectées sciemment avec du typhus, du choléra et d'autres maladies infectieuses; qu'à Ravensbrück, il s'agissait de casser les genoux des femmes pour mener des expériences sur les muscles; qu'à Auschwitz, Mengele a eu tout le loisir de donner libre cours à ses fantasmes sur la gémellité. [...] A mon souvenir se sont ajoutés le négationnisme, le révisionnisme, l'"humorisme" nauséabond, toutes les petites phrases entendues, sibyllines, prononcées de façon anodine "C'est pas bien ce qu'ils ont fait, mais ça a quand même fait avancer la médecine..." Et si c'était vrai? Impossible. Dans mon esprit cartésien scientifique, dans mon petit cerveau de médecin nourri à l'éthique, l'horreur n'aboutit pas à des avancées médicales. Je me persuadai que de tels tortionnaires étaient tous de petits médecins, rejetés par leurs pairs, ridiculisés par la faculté et qui avaient trouvé, enfin, les moyens de prouver qu'on se trompait sur eux. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement [...] Une autre idée préconçue est que ces expériences n'aient eu aucune utilité. Il est vrai que, d'un point de vue méthodologique, elles ne sont pas "reproductibles" et que, d'un point de vue statistique, elles ne sont pas représentatives le panel est "trop" restreint. En outre, ces expériences n'apprirent rien que l'on ne sût déjà sur l'hypothermie, la mescaline, la consommation d'eau salée, l'évolution des plaies ouvertes ou le déroulement des maladies infectieuses jusqu'à la mort. Toutefois, les résultats n'ont pas tous été inexploités, à défaut d'être inexploitables. Huit des 23 médecins ou infirmières jugés au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946, pour des expérimentations contraire au serment d'Hippocrate sur des prisonniers de camps de / AFPTorturer l'homme pour épargner les bêtes[...] L'élément le plus intéressant, pour comprendre, est à mes yeux les arguments que les médecins ont donnés pour leur défense lors du procès. Naturellement, je ne crois pas qu'ils soient justes, mais ils témoignent de leur vérité, de l'histoire, dont ces médecins voulaient qu'elle soit crue, à commencer peut-être par eux-mêmes. Certes, il s'agissait de sauver sa peau, mais aussi peut-être de sauver son âme. Leurs arguments sont au nombre de sept le caractère obsolète du serment d'Hippocrate, l'analogie avec les expériences menées aux Etats-Unis, la responsabilité du totalitarisme hitlérien, le caractère désintéressé des chercheurs, le souhait d'améliorer le sort de l'Humanité, la limite des modèles animaux expérimentaux et l'occasion pour les détenus de se racheter pour les crimes qu'ils ont commis. [...] Certains de ces arguments inviteraient à rire s'ils n'étaient à pleurer, de rage et de dégoût. Le pire est sans doute celui concernant l'impossibilité de mener des expériences sur les animaux. Dès 1933, dans la droite ligne de la lubie végétarienne de Hitler, une loi interdit d'infliger de mauvais traitements et de la souffrance aux animaux. Ainsi, les médecins, en torturant des hommes, épargnaient des bêtes, et respectaient la loi. Ils n'étaient que des exécutants "vous, les médecins, n'êtes que les instruments", disait Himmler. En plus, ils n'agissaient pas de manière intéressée. C'est vrai, ces expériences n'ont pas rapporté un kopeck, au moins durant la guerre. Une polonaise, issue du camp de concentration nazi de Ravensbruck, au nord de Berlin, en Allemagne, témoigne par ses cicatrices des horreurs orchestrées par des médecins, alors jugé au procès de Nuremberg, le 21 novembre / AFPLes femmes, elles aussi, bons petits soldats du ReichAu procès de Nuremberg, l'infirmière Herta Oberheuser explique "Pour une femme, en Allemagne, il était pratiquement impossible d'entrer dans un service de chirurgie. Il a fallu que j'arrive au camp de concentration de Ravensbrück pour en avoir l'occasion" [...] Ses "interventions" dépassent l'entendement. A coups de marteau, les os de la jambe sont cassés. Puis les plaies sont infectées avec des staphylocoques, des streptocoques, des morceaux de bois, des éclats de verre, tout ce qui passe entre les mains de ces médecins-bourreaux. Ce sont des morceaux d'os des jambes longs de plusieurs centimètres qui sont enlevés. Le but? Tester des médicaments. [Condamnée au procès de Nuremberg à vingt ans de prison "seulement"], elle est libérée de la prison de Landsberg [Bavière, ndlr] en 1952, sa peine ayant été réduite. Le bon petit soldat du Reich reprend du service et s'installe comme pédiatre dans un modeste village du Schleswig-Holstein, Stocksee. Elle y coule des jours paisibles, pèse, mouche, conseille et vaccine jusqu'en 1956, date à laquelle elle est reconnue par d'anciennes détenues de Ravensbrück. Il faudra l'intervention du ministre de l'Intérieur de ce Land pour qu'elle soit interdite d'exercice, en août 1958. Rien n'arrête cette femme déterminée et la volonté triomphe elle va en appel et obtient la révocation de la décision le 28 avril 1961. [Elle mourra dans une maison de retraite en 1978]. Des expérimentateurs toujours à l'oeuvre après la guerre[...] Avec la science telle qu'elle a été déformée par l'idéologie du IIIe Reich, Hippocrate est descendu aux enfers au lieu de soigner, cette anti-médecine tue. Elle ne sait pas faire autrement, en voici une ultime preuve vous souvenez-vous du scandale de la thalidomide? C'était en 2008, mais l'affaire remonte aux années 1950. Aux futures mères [...], on promettait une nouvelle libération un produit miracle permettait de supprimer les nausées de début de grossesse. Le "médicament" s'appelait Contergan, ses enfants sont nés avec des malformations si monstrueuses que je préfère ne pas les citer. La paternité de ce poison revient à Richard Kuhn [l'inventeur du gaz Soman] et à l'entreprise IGFarben [qui produisit le Zyklon B]." Hyppocrate aux enfers, les médecins des camps de la mort de Michel Cymes, aux éditions Stock, 208 pages, 18,50 Stock Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux

Découvredes vidéos courtes en rapport avec livre sur les camps de concentrations sur TikTok. Regarde du contenu populaire des créateurs suivants : les_histoires_de_ludi(@les_histoires_de_ludi), user0310285692(@user0310285692), Twitok(@twitok_), Océ Ane(@oceaanel91), 💋(@.inesrt), Zoé Legrand(@zoe.lgd), (📺FREE TV📺)
un détail de l'Histoire", dixit J-M Lepen. Je suis le seul à comprendre que cette phrase n'était pas censée être outrageante mais que ça a juste provoqué la rage parce que ça sortait de la bouche de Lepen? + Non je ne vote pas FN, je suis socialiste gauchololol BTG? ils ont pas compris qu'il a pas voulu dire ça positivement halal ces gaucho C'qu'il voulait dire, c'est que sur 2000 ans d'Histoire, 6 ans, c'est pas grand chose pk parler d"un sujet que tu ne maitrise pas . . . tu n'a rien à dire mais tu fais quand meme ton TALC ... Je maîtrise peut-être pas mon sujet, mais je maîtrise plus la langue française que toi, jeune homme ca a durer bien plus que 6 ans . . . 1. je suis plus vieux que toi. 2. réponse aussi stupide que ton 1er POST. donc je me demande pourquoi tu parles en fait Parce que mettre ton âge en avant c'est intelligent? Et toi, pourquoi tu poste, exactement? Je ne reponderait pas, sinon je vais me faire ban je poste pour éviter que tu ne raconte n'importe quoi. Tout le monde sait que les chambres à gaz n'ont jamais existées . OLOLOLOLOLOLOLOLOL Ceci est une blague jeune pomme "C'qu'il voulait dire, c'est que sur 2000 ans d'Histoire, 6 ans, c'est pas grand chose " Sauf que 1/ la citation originale est " Je n'ai pas étudié spécialement la question mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale »." 2/ l'histoire couvre plus de 2000 ans... beaucoup plus longtemps aussi. et avant cela il y avait les ghettos, ou les gens mourraient de faime aussi. Mes excuses, j'ai confondu camps de concentrations 1933 avec camps d'exterminations, mais n'empêche que 22 ans, sur 2000 ans, c'est rien et en 2000 ans y'a eu beaaaaucoup de tués et de génocides freeway go relire ton livre d'histoire et de français Il a dit ça parce qu'il savait que ça ferait polémique, et ça marche De plus, ce n'est pas les camps de concentrations, mais les chambres à gaz, qui seraient, selon JMLP un point de détail. "1/ la citation originale est " Je n'ai pas étudié spécialement la question mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale »." 2/ l'histoire couvre plus de 2000 ans... " 1 -> et zut, j'ai été victime de la désinformation, alors 2 -> ça va dans mon sens donc pas grave Victime de harcèlement en ligne comment réagir ?
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SURLES CAMPS DE CONCENTRATION 1°)- Christophe Saulière : "Faute de chambre à gaz, si tel est bien le cas , je ne souhaite a personne d'aller crever dans les carrières de pierre de Mauthausen, les souterrains de Dora-Nordhausen , les usines de la grande bourgeoisie patronale germano-nazie (Krupp et Daimler-Benz ), ou de se faire décimer par la
AccueilArtsÀ travers ses 1 078 photos, l’artiste Anton Kusters interroge la mémoire et notre perception de ce "traumatisme indicible".1 078. C’est le nombre de camps de concentration qui existent et qui ont existé en Allemagne durant le régime hitlérien. C’est aussi le nombre de ciels qu’Anton Kusters a photographiés dans le cadre de son projet Blue Skies, qui fait l’objet d’un livre aux éditions Kehrer Verlag et d’une exposition aux Rencontres photographiques d’ Blue Skies, l’artiste a parcouru 177 828 kilomètres de territoire durant six ans pour immortaliser à l’appareil photo instantané tous les ciels bleus surplombant ces camps nazis. Ces ciels officient comme “une manière troublante de regarder en face un traumatisme indicible et un oubli collectif”. “Comment nous percevons le traumatisme, comment nous décidons de nous souvenir.”“Kusters dépeint un univers parallèle au passé horrible d’en dessous. […] Ses photos interrogent comment ces ciels ont pu apparaître si tranquilles après avoir servi de plafond à un génocide, et aussi, comment de nouvelles horreurs peuvent se continuer à exister sous d’autres ciels bleus ?”, écrit l’auteur et curateur Fred Ritchin dans l’ouvrage “documentaire et conceptuel” d’Anton Kusters.“Afin de localiser chaque site et de s’assurer que le ciel au-dessus était bleu, Kusters consultait un GPS ainsi que des images satellites infrarouges en temps réel”, détaille le texte d’introduction de l’exposition à Arles, où tous ses Polaroid sont alignés sur une longue table. Il a tiré ses informations des sept tomes de l’Encyclopédie des camps et ghettos du United States Holocaust Memorial Museum pour connaître les noms et lieux des camps Breitenau, Taucha, Dippoldsau, Kirchham bei Pocking…Sur chaque photo, l’artiste a estampé le nombre de victimes mortes dans ce camp, sous ces ciels bleus, en indiquant les données GPS. Tous ces camps ont existé durant 4 432 jours, de 1933 à 1945. Plus de la moitié de ces camps n’est plus visible, et beaucoup d’autres demeurent encore inconnus. Bien que les images instantanées d’Anton Kusters finiront par s’estomper, leur nombre restera estampé pour rappeler à jamais les 4 016 736 personnes tuées dans ces camps de la série Blue Skies d’Anton Kusters est publiée dans un ouvrage aux éditions Kehrer Verlag et exposée aux Rencontres photographiques d’Arles jusqu’au 29 août arts, partenaire des Rencontres photographiques d’ voir aussi sur Konbini dJPb. 274 207 265 294 321 190 492 479 271

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