Qu'est ce qu'une MFR ? une Ă©cole privĂ©e laĂŻque sous contrat, une association administrĂ©e par des parents et des professionnels, une Ă©cole Ă taille humaine environ 200 jeunes par Ă©tablissement c'est une des particularitĂ©s des Maisons familiales rurales un nombre d'Ă©lĂšves relativement limitĂ© pour garantir proximitĂ© et convivialitĂ© au sein de l'Ă©tablissement. Tous les Ă©lĂšves ne sont pas prĂ©sents en mĂȘme temps dans la Maison du fait de l'alternance. L'Ă©quipe de la MFR a 'une fonction globale', elle accompagne les Ă©lĂšves dans leur projet professionnel et personnel une vie rĂ©sidentielle autour de lâinternat l'apprentissage de la vie en collectivitĂ© est un axe Ă part entiĂšre de la formation. Les Ă©lĂšves sont lĂ pour se former et prĂ©parer un diplĂŽme mais aussi pour apprendre Ă vivre ensemble, en collectivitĂ©, dans la sociĂ©tĂ©. Il faut se plier aux rĂšgles de vie en commun, apprendre Ă se dĂ©brouiller seul, Ă devenir autonome et responsable. Les temps rĂ©sidentiels sont des moments privilĂ©giĂ©s de l'apprentissage de la vie de groupe, des formations en alternance au moins 50% du temps en entreprise Les MFR ont pris 20 engagements pour assurer des formations par alternance de qualitĂ© pour les personnes qu'elles forment. Les Maisons familiales rurales en bref source Une Maison familiale rurale MFR est un centre de formation, sous statut associatif et sous contrat avec lâĂtat ou les RĂ©gions, qui a pour objectifs la formation et lâĂ©ducation des jeunes et des adultes ainsi que leur insertion sociale et professionnelle. Les Maisons familiales rurales sont des Ă©tablissements de formation par alternance. Les Maisons familiales rurales forment chaque annĂ©e plus de 70 000 jeunes et adultes dont 3700 dans les Savoie, principalement de la 4Ăšme au BTS. Depuis leur crĂ©ation, en 1937, elles pratiquent une pĂ©dagogie de lâalternance avec des semaines de formation en entreprise et des semaines de formation Ă lâĂ©cole. Une Maison familiale compte en moyenne 150 Ă©lĂšves, souvent internes. Ces derniers participent Ă la vie de lâĂ©tablissement, apprennent Ă se prendre en charge et organisent des activitĂ©s en dehors du temps scolaire. Ils sont majoritairement inscrits dans des classes sous statut scolaire dĂ©pendant du ministĂšre de lâAgriculture 51 000 Ă©lĂšves. Dâautres choisissent une formation en contrat dâapprentissage pour prĂ©parer des diplĂŽmes de lâĂducation nationale ou du ministĂšre de lâAgriculture 12 000 apprentis ou en contrat de professionnalisation. Plus de 9 000 adultes, qui souhaitent se perfectionner dans leur mĂ©tier ou se rĂ©orienter, suivent une formation continue dont la durĂ©e est variable selon le niveau du diplĂŽme. Qu'est ce que l'Alternance ? La pĂ©dagogie de lâalternance est une pĂ©dagogie de lâintĂ©rĂȘt et du concret. La formation est centrĂ©e sur les motivations et lâengagement du jeune. Il participe Ă la vie professionnelle et la MFR apporte une rĂ©ponse aux interrogations que lui posent ses expĂ©riences, ses observations dans le milieu de pratiquĂ©e dans les MFR mobilise quatre acteurs Le jeune sâengage dans une dĂ©marche personnelle de formation, sâintĂšgre dans un parcours dâalternance rĂ©gularitĂ© dans le travail, intĂ©rĂȘt pour une activitĂ© professionnelle, participation Ă une Ă©quipe de travail⊠et accepte les rĂšgles de vie en groupe et en centre rĂ©sidentiel. La famille accompagne la formation du jeune, collabore Ă la recherche du stage. Elle participe Ă la vie de lâassociation notamment aux rĂ©unions de parents et Ă©tablit des relations avec les formateurs et les maĂźtres de stage pour un dialogue constructif. Lâentreprise ou lâorganisme de stage qui accueille le jeune, lui fait dĂ©couvrir son entreprise, sâintĂ©resse Ă son travail et Ă ses activitĂ©s scolaires. Le maĂźtre de stage, le maĂźtre dâapprentissage transmet son savoir-faire professionnel et permet au jeune âdâoser faireâ. LâĂ©quipe de formateurs favorise les acquis du jeune lors de son retour Ă la MFR en facilitant lâexpression et la mise en commun des expĂ©riences vĂ©cues en stage. Les formateurs organisent lâacquisition des connaissances Ă partir du concret. Durant lâannĂ©e ils visitent les maĂźtres de stage et les familles. La pĂ©dagogie employĂ©e repose sur lâexpĂ©rience du jeune en milieu socio-professionnel. Celle-ci est au moins Ă©gale Ă la durĂ©e de la formation en MFR. Quels sont les statuts des Ă©lĂšves de MFR ? Quelles sont les diffĂ©rents types d'Alternance ? Pour permettre Ă chacun de rĂ©ussir selon ses envies et ses compĂ©tences, les Maisons Familiales Rurales ont diversifiĂ© leurs formations de la 4e au BTS, et les statuts associĂ©s Ă ces formations. Le statut scolaire Les jeunes alternent les semaines d'enseignement Ă la Maison Familiale Rurale et les pĂ©riodes en entreprise. La scolaritĂ©, organisĂ©e selon ce principe de l'alternance, est cependant la mĂȘme que celle dispensĂ©e dans un Ă©tablissement oĂč les Ă©lĂšves sont scolarisĂ©s Ă plein-temps. Les programmes sont identiques Ă ceux de l'enseignement classique et les diplĂŽmes prĂ©parĂ©s sont les diplĂŽmes officiels nationaux. Les stages se dĂ©roulent dans des entreprises en rapport avec la filiĂšre choisie. La durĂ©e des stages et le nombre d'entreprises dans l'annĂ©e dĂ©pendent de la formation choisie. Les conditions sont identiques au statut scolaire "classique". Il n'y a pas de contrat de travail, contrairement Ă l'apprentissage, mais une convention de stage enseignement et formation professionnelle. L'apprentissage La durĂ©e de l'apprentissage varie dâun Ă trois ans selon les formations. Le jeune suit la formation thĂ©orique Ă la Maison Familiale Rurale. L'apprentissage se dĂ©roule dans une entreprise choisie pour la totalitĂ© du contrat. - Public concernĂ© personne ĂągĂ©e de 16 Ă 30 ans. - ProcĂ©dure d'habilitiation dĂ©claration auprĂšs de la Chambre du Commerce et d'Industrie ou de la Chambre des MĂ©tiers qui sera visĂ©e ensuite par les services de la DIRECCTE en vue de l'obtention d'un numĂ©ro d'agrĂ©ment. Le contrat doit ĂȘtre Ă©tabli entre le 1er juillet et le 31 octobre. - PĂ©riode d'essai 45 premiers jours consĂ©cutifs ou non de formation pratique en entreprise pendant lesquels les 2 parties peuvent rompre le contrat sans indemnitĂ©, ni prĂ©avis, ni motifs prĂ©cis. - Avantages financiers pour l'entreprise pour une entreprise employant 10 salariĂ©s au plus exonĂ©ration totale des cotisations patronales et salariales ; pour une entreprise employant plus de 10 salariĂ©s exonĂ©ration des cotisations salariales, exonĂ©ration des cotisations patronales de SĂ©curitĂ© Sociale. L'entreprise bĂ©nĂ©ficie par ailleurs d'une indemnitĂ© compensatrice forfaitaire aide Ă l'embauche, d'une aide Ă l'apprentissage de 2500⏠à 4500⏠selon les niveaux de formation et de crĂ©dits d'impĂŽts de 2500⏠à 2700⏠selon les niveaux de formation. Le contrat de professionnalisation La durĂ©e de la formation varie dâun Ă deux ans. Le jeune suit la formation thĂ©orique Ă la Maison Familiale Rurale et la formation professionnelle dans une entreprise du secteur choisie pour la totalitĂ© du contrat. - Public concernĂ© personne ĂągĂ©e de 16 ans ou plus ce contrat est ouvert aux adultes. - ProcĂ©dure d'habilitiation demander l'autorisation de signer le contrat soit auprĂšs de l'OPCA soit auprĂšs de la DIRECCTE. Le contrat devra ĂȘtre accompagnĂ© d'une convention de formation Ă©tablie entre la MFR et l'entreprise. Le contrat peut ĂȘtre Ă©tabli un mois avant la rentrĂ©e. - PĂ©riode d'essai 1 mois pendant lesquels les 2 parties peuvent rompre le contrat sans indemnitĂ©, ni prĂ©avis, ni motifs prĂ©cis. - Avantages financiers pour l'entreprise prise en charge du coĂ»t de la formation par l'Organisme Paritaire Collecteur AgrĂ©e auquel l'entreprise verse ses contributions obligatoires AGEFOS PME, UNIPE FORCO, APCAREG,... ; et possibilitĂ© d'intĂ©grer un jeune collaborateur, non pris en compte dans les effectifs au regard du Droit du Travail, Ă un coĂ»t salarial rĂ©duit. La formation continue Les adultes peuvent suivrent des cours en formation continue dans les MFR ou se faire accompagner pour une VAE Validation des Acquis de l'ExpĂ©rience - Public concernĂ© stagiaires de la formation continue personnes ĂągĂ©es de 16 Ă 25 ans en vue de complĂ©ter leur formation initiale, ou/et demandeurs dâemploi de 26 ans et plus pour favoriser leur retour vers lâemploi. Les stagiaires de la formation continue sont rĂ©munĂ©rĂ©s par leur entreprise en contrat de professionnalisation, par la RĂ©gion, dans le cadre d'un CIF CongĂ© Individuel de Formation, ou encore par les Assedics pour les demandeurs d'emploi.Frenchtoutou: Quâest-ce quâune MFR et Ă quoi sert-elle ? Christophe de Balorre : Les Maisons Familiales Rurales existent depuis plus de cinquante ans. Ce sont des Ă©tablissements qui dispensent une formation dans le cadre agricole, ils sont agréés par le MinistĂšre de lâAgriculture.
Pour accompagner le projet dâun apprenant, dans le cadre dâune formation par alternance, il est important, aux yeux des Maisons familiales rurales, dâassurer une relation Ă©troite entre les diffĂ©rents partenaires qui interviennent dans lâĂ©ducation. Pour Ă©tablir cette relation, certaines attitudes et comportements sont Ă privilĂ©gier Le dialogue et lâĂ©coute. Le respect des uns et des autres. La confiance entre les partenaires. La complĂ©mentaritĂ© chacun doit savoir quel est son rĂŽle et comment il peut lâassurer au mieux. LâexemplaritĂ© avec les adolescents, mieux que les paroles, câest le comportement des adultes qui sert de rĂ©fĂ©rence et qui permet aux jeunes de sâidentifier. Lâapproche Ă©ducative des MFR Les Maisons familiales rurales souhaitent mobiliser tous les acteurs engagĂ©s dans la formation des jeunes autour dâun projet partagĂ© reposant sur Le principe de coĂ©ducation les familles sont les premiĂšres responsables de lâĂ©ducation de leurs enfants. Elles exercent leurs droits et assument leurs responsabilitĂ©s tout en confiant Ă la MFR et Ă un maĂźtre de stage ou dâapprentissage une part » de cette Ă©ducation. Le dĂ©veloppement et la promotion de la personne la MFR essaye dâaccompagner au mieux chaque individu dans son projet et selon ses possibilitĂ©s. Elles ont besoin de toutes les bonnes volontĂ©s pour y arriver. Le savoir vivre ensemble » et lâouverture aux autres et au monde Ă travers la vie rĂ©sidentielle, la place donnĂ©e au groupe, les activitĂ©s culturelles⊠lâĂ©ducation des jeunes et lâapprentissage de la citoyennetĂ© tiennent une place importante dans les MFR. La responsabilisation des Ă©lĂšves ou des apprentis tant Ă lâoccasion des sĂ©jours en entreprise quâĂ la MFR, les activitĂ©s confiĂ©es aux jeunes doivent lui permettre de progresser, dâacquĂ©rir de lâautonomie, de sâimpliquer et de prendre progressivement des responsabilitĂ©s. La finalitĂ© est de permettre Ă tous les apprenants de rĂ©ussir tant dâun point de vue personnel que social et professionnel, dâintĂ©grer le monde des adultes et de trouver leur place dans la sociĂ©tĂ©. Un climat Ă©ducatif familial Une Maison accueille en moyenne 150 Ă©lĂšves, parfois moins, parfois plus. Tous les Ă©lĂšves ne sont pas prĂ©sents en mĂȘme temps dans la Maison du fait de l'alternance. En moyenne, 15 % de ces Ă©lĂšves ont de 14 Ă 15 ans, 55 % entre 16 et 18 ans, et 30 % au-delĂ . C'est une des particularitĂ©s des Maisons familiales rurales un nombre d'Ă©lĂšves relativement limitĂ© pour garantir proximitĂ© et convivialitĂ© au sein de l'Ă©tablissement. Le directeur encadre, avec son Ă©quipe, les Ă©lĂšves et coordonne la vie quotidienne de l'Ă©tablissement. Avec lui, des formateurs des moniteurs, une maĂźtresse de maison ou un cuisinier, une ou plusieurs secrĂ©taires, un responsable de l'entretien et un surveillant de nuit. Les formateurs ne sont pas seulement des enseignants chargĂ©s de cours. Ils ont une fonction plus globale. Ils accompagnent les Ă©lĂšves dans leur projet professionnel et personnel et animent Ă©galement les temps hors cours. Au-delĂ de cette Ă©quipe Ă©ducative de salariĂ©s, d'autres acteurs familles, maĂźtres de stage, responsables locaux⊠gravitent autour de la Maison familiale et participent Ă son fonctionnement. ParallĂšlement, Ă la Maison familiale, Ă travers la vie rĂ©sidentielle et la vie en groupe, le dialogue avec les formateurs, le jeune apprend Ă se connaĂźtre, il mesure ses possibilitĂ©s et ses limites. Ainsi, les jeunes qui ont parfois rencontrĂ© des difficultĂ©s scolaires reprennent goĂ»t aux Ă©tudes. Ils sont remis en selle grĂące aux activitĂ©s pratiques et rĂ©alisent des parcours d'Ă©tudes valorisants. Lâapprentissage de la citoyennetĂ© L'apprentissage de la vie en collectivitĂ© est un axe Ă part entiĂšre de la formation. Les Ă©lĂšves sont lĂ pour se former et prĂ©parer un diplĂŽme mais aussi pour apprendre Ă vivre ensemble, en collectivitĂ©, dans la sociĂ©tĂ©. C'est dans cet esprit que la majoritĂ© des Ă©lĂšves scolarisĂ©s en Maison familiale est inscrite en internat. Dormir dans l'Ă©tablissement impose un rythme diffĂ©rent de celui de la famille. Il faut se plier aux rĂšgles de vie en commun, apprendre Ă se dĂ©brouiller seul, Ă devenir autonome et responsable. Les temps rĂ©sidentiels sont des moments privilĂ©giĂ©s de l'apprentissage de la vie de groupe. Ces temps comprennent des activitĂ©s sportives, des travaux manuels, des sorties culturelles, des soirĂ©es Ă thĂšme, des rencontres⊠La maĂźtresse de maison et les salariĂ©s chargĂ©s de l'entretien s'occupent de la tenue gĂ©nĂ©rale du lieu mais tout le monde est responsable de la propretĂ© des locaux. En dĂ©but de semaine, on rĂ©partit les tĂąches et chaque Ă©lĂšve se voit confier un service pour la durĂ©e de son sĂ©jour hebdomadaire. Ici, on est de service de table ou de vaisselle, lĂ de chambre, plus loin de classe⊠Un principe qui permet de responsabiliser chaque Ă©lĂšve, sur le plan matĂ©riel mais aussi relationnel. La pĂ©dagogie des MFR La pĂ©dagogie des Maisons familiales rurales est basĂ©e sur lâalternance de semaines de cours Ă la MFR, oĂč sont dispensĂ©s des cours et des activitĂ©s thĂ©oriques et pratiques, et des semaines en entreprise, en situation professionnelle en vraie grandeur. Pour mettre en Ćuvre ces formations par alternance oĂč chaque jeune est actif, les Maisons familiales rurales Ălaborent un plan de formation qui organise les apprentissages entre les diffĂ©rents lieux Ă©ducatifs sur lâannĂ©e les temps Ă la MFR et les temps en entreprise sont Ă©troitement associĂ©s. PrĂ©parent les sĂ©jours en entreprise. Les jeunes doivent rĂ©aliser une enquĂȘte appelĂ©e plan dâĂ©tude durant leur stage. Ce travail sera utilisĂ© dans les cours au retour Ă la Maison familiale. Proposent un carnet de liaison, entre les parents, les maĂźtres de stage ou dâapprentissage et les moniteurs, qui facilite la communication. La mobilitĂ© Les expĂ©riences de mobilitĂ© des jeunes, des moniteurs, des maĂźtres de stage Ă travers l'Europe et le monde, dĂ©veloppĂ©es au sein des Maisons familiales, sont diverses et variĂ©es voyages d'Ă©tude, stages, Ă©changes... Elles permettent aux personnes en formation et Ă leur famille de s'ouvrir sur de nouvelles rĂ©alitĂ©s socioprofessionnelles et donc de renforcer leurs compĂ©tences. Pour les maĂźtres de stage, cette mobilitĂ© europĂ©enne les ouvre sur de nouvelles rĂ©alitĂ©s professionnelles. Pour les Maisons familiales, cette ouverture et ces actions avec leurs partenaires europĂ©ens enrichissent leurs pratiques pĂ©dagogiques. Le conseil dâadministration de lâUnion nationale souhaite un investissement important dans les mobilitĂ©s et invite les associations Ă sâengager sur les points suivants mettre en avant la volontĂ© dâouverture vers lâEurope et le monde des Maisons familiales rurales pour tous les jeunes par lâinscription de la mobilitĂ© professionnelle dans le projet dâassociation de chacune des Maisons familiales. intĂ©grer pleinement les actions de mobilitĂ© professionnelle dans les plans de formation ainsi que dans les plans dâĂ©valuation des jeunes. faire bĂ©nĂ©ficier les nouveaux formateurs dâune expĂ©rience de mobilitĂ© dans la formation pĂ©dagogique. De mĂȘme, cette expĂ©rience pourra ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans des actions de perfectionnement des moniteurs. sâengager pour que chaque jeune ait la possibilitĂ© dâavoir une expĂ©rience de mobilitĂ© dans son parcours de formation. La place de familles Les MFR accordent une place privilĂ©giĂ©e aux parents. DĂšs lâinscription des jeunes en formation, les familles deviennent adhĂ©rentes de lâassociation. Elles sont majoritaires dans les conseils dâadministration. Ce rĂŽle reconnu dans les statuts se traduit par une vie associative vivante qui permet dâimpliquer tous les parents. Quelle place pour les parents dans lâĂ©cole ? La question fait rĂ©guliĂšrement dĂ©bat et la loi sur la Refondation » de lâĂ©cole nây a pas Ă©chappĂ©. Il est fini le temps oĂč les parents Ă©taient persona non grata. Elle est passĂ©e lâĂ©poque oĂč les parents sâeffaçaient devant lâinstitution scolaire. Ils ont petit Ă petit gagnĂ© du terrain en essayant de mettre un pied dans lâĂ©cole, mais sans parvenir toutefois Ă lever les incomprĂ©hensions de part et dâautre. La nouvelle loi sur lâĂ©cole votĂ©e en juillet 2013 a constituĂ© une avancĂ©e de ce point de vue. Dans son article 1, elle fait la promotion de la coĂ©ducation », un des leviers essentiels » de cette Refondation. Elle devrait se concrĂ©tiser par une participation accrue des parents Ă lâaction Ă©ducative. Des outils sont listĂ©s dans la loi lâinstauration dâun espace ouvert aux parents au sein de lâĂ©cole, une attention particuliĂšre de lâĂ©cole Ă lâaccueil de tous les parents, une visibilitĂ© accrue des actions de soutien Ă la parentalitĂ© ou encore la mise en place dâun nouveau service public de lâorientation avec notamment une expĂ©rimentation visant Ă donner le dernier mot aux parents concernant lâorientation de leurs enfants en fin de classe de 3e⊠Un affichage qui vise Ă rĂ©sorber le dĂ©calage entre les parents et lâĂ©cole dont les relations sont souvent rĂ©duites Ă de courts entretiens avec les enseignants. Faire alliance Dans ces conditions, parents et enseignants ont parfois du mal Ă se comprendre. Cette absence de dialogue constructif a créé des tensions qui nuisent au bon dĂ©roulement de la scolaritĂ© des jeunes. Des Ă©tudes quĂ©bĂ©coises montrent en effet que lâimplication des adultes dans le parcours scolaire de leur enfant favorise non seulement sa rĂ©ussite scolaire, mais aussi son sentiment de bienĂȘtre, son assiduitĂ©, sa motivation ⊠». Instaurer la confiance Et si les parents Ă©taient les bienvenus dans lâĂ©cole ? Et si lâĂ©cole Ă©tait un lieu ouvert ? Les MFR depuis lâorigine ont fait ce pari. Ămanation des familles, une MFR ne se conçoit pas sans les parents. Un principe qui a de quoi surprendre les familles habituĂ©es Ă rester Ă la porte de lâĂ©cole. Dans les Maisons familiales, les parents doivent apprendre un nouvel alphabet non seulement on leur propose dâentrer dans le centre de formation, non seulement on leur permet dâĂ©changer avec lâĂ©quipe pĂ©dagogique Ă tout moment sans rĂ©ticence, mais la MFR organise Ă©galement le dialogue entre les familles, apprend Ă les connaĂźtre, nâhĂ©site pas Ă les solliciter en fonction de leurs compĂ©tences, et les encourage mĂȘme Ă faire partie du conseil dâadministration qui gĂšre la MFR les conseils dâadministration et les bureaux des associations MFR comportent la moitiĂ© au moins de parents ayant ou ayant eu un enfant Ă la MFR depuis moins de 3 ans. Les MFR sont respectueuses des modes dâĂ©ducation des familles », explique Sylvie Gaulier, de lâUNMFREO. Nous instaurons avec les parents une relation diffĂ©rente de celle quâils ont pu connaĂźtre auparavant. Nous cherchons Ă faire alliance avec eux. Il nây a pas de jugement. Le ressort de cette relation est toujours la rĂ©ussite des jeunes ». La MFR accueille le jeune et travaille avec lui son projet professionnel grĂące Ă lâalternance pour quâil prenne confiance et amĂ©liore ses rĂ©sultats scolaires. En Ă©change, elle offre un cadre Ă©ducatif qui nĂ©cessite un engagement des jeunes et des parents. Les MFR sollicitent les parents lĂ oĂč ils sont en mesure de le faire. Elles portent un regard positif sur les familles », poursuit Sylvie Gaulier. Câest un Ă©tat dâesprit que lâĂ©quipe partage avec le directeur. Cela fait lâobjet dâune vigilance permanente ». TĂ©moignages MFR du Maine-et-Loire Renforcer la place des parents Si les MFR accueillent les parents câest dâabord pour leur permettre dâaccompagner leurs jeunes dans la formation. Câest aussi, dans un deuxiĂšme temps, pour les engager Ă sâimpliquer dans ce collectif de familles que constitue lâassociation MFR. Cela ne se traduit pas nĂ©cessairement par la dĂ©cision dâentrer dans le conseil dâadministration. Il est possible de participer, en fonction de son temps disponible et de ses intĂ©rĂȘts, en apportant sa contribution lors dâune commission, en tĂ©moignant auprĂšs des jeunes sur son mĂ©tier, en ouvrant la porte de son entreprise Ă une visite dâĂ©tude, en participant aux temps forts organisĂ©s par la MFR. La vie associative ne se rĂ©sume Ă©videmment pas au fonctionnement dâun conseil dâadministration mais son action est cependant importante et câest son dynamisme qui permet dâintĂ©grer les nouveaux parents pour quâils sâengagent dans le projet de la MFR. Cette vie associative a besoin dâĂȘtre cultivĂ©e et animĂ©e au quotidien. Câest pourquoi le mouvement a conviĂ© les associations Ă deux jours de rĂ©flexion en novembre prochain Ă Montpellier, sur la vie associative. Il a proposĂ© aux directeurs et aux prĂ©sidents, de faire vivre Ă des parents qui ne sont pas forcĂ©ment engagĂ©s dans les conseils dâadministration, un sĂ©minaire de rĂ©flexion autour de ce thĂšme pour permettre aux familles de se ressourcer pour agir davantage ensemble, pour renforcer la place de tous les acteurs » rĂ©sume le Xavier Michelin, le prĂ©sident de lâUnion nationale des MFR, et particuliĂšrement celle des nouveaux parents. La place des familles une prioritĂ© fondamentale Impliquer les parents dans la vie de la MFR ne se fait pas en claquant des doigts. Câest un souci permanent du directeur et du prĂ©sident, des moniteurs, des secrĂ©taires⊠et des administrateurs. Un travail dâĂ©quipe en quelque sorte, quotidien et de longue haleine. Un Ă©ternel recommencement car les familles se renouvellent Ă chaque rentrĂ©e. Dans la Sarthe, lors de la journĂ©e du personnel rĂ©uni avant la rentrĂ©e de septembre, le thĂšme la famille au coeur de la formation du jeune » Ă©tait Ă lâordre du jour. Câest Ă la fois un sujet transversal qui concerne tout le monde et câest un thĂšme qui revĂȘt une importance particuliĂšre en MFR », explique Gilles Menant, directeur de la FĂ©dĂ©ration dĂ©partementale. La place des parents nâest pas un dĂ©tail dans notre organisation, câest une prioritĂ© fondamentale ». Pour lancer la rĂ©flexion, trois mĂšres de familles ont tĂ©moignĂ© de leur rencontre avec les MFR. Nous avons malgrĂ© nous des reprĂ©sentations. Les parents ont des a priori sur les enseignants », les Ă©quipes portent un regard sur les parents. Lâobjectif est de dĂ©construire ces prĂ©jugĂ©s grĂące aux Ă©changes. Pour cela, la MFR doit apprendre Ă connaĂźtre les parents et inversement », raconte Gille Menant. Une monitrice de la MFR de FyĂ© qui a produit un mĂ©moire sur le sujet a aidĂ© Ă engager le dĂ©bat. Tout commence souvent lors de la journĂ©e portes ouvertes organisĂ©e au printemps, temps fort du recrutement pour les MFR. Elle mobilise les administrateurs et lâĂ©quipe les nouvelles familles doivent ĂȘtre accueillies dans les rĂšgles. Ă la MFR de Craon Hippodrome en Mayenne, la journĂ©e portes ouvertes est un peu une fĂȘte. Du matĂ©riel agricole et des chevaux sont exposĂ©s, les anciens Ă©lĂšves sont conviĂ©s au barbecue de midi gĂ©rĂ© par les administrateurs. Les visiteurs entendent la vision de lâĂ©quipe qui explique la pĂ©dagogie et le cadre dans lequel on accueille les jeunes et la version des administrateurs qui expliquent le fonctionnement de leur point de vue. Cela rassure les parents de parler Ă dâautres parents qui ont lâexpĂ©rience », explique Jean-François Brosselier, le directeur de la MFR. Apprendre Ă se connaĂźtre Le moment de lâinscription des jeunes Ă la MFR est la premiĂšre occasion de se dĂ©couvrir. Si le directeur prend le temps de sâintĂ©resser Ă la famille quâil a en face de lui, il pourra percevoir sâil est possible pour ce parent de dĂ©passer le cadre de son enfant pour sâinvestir un peu plus », explique Gilles Menant. Mais la relation avec les parents nâest pas seulement lâaffaire de lâĂ©quipe, elle concerne Ă©galement les administrateurs qui, eux aussi, doivent chercher Ă aller vers les nouveaux parents. » Pascal Bruchon, directeur de la MFR de Saint-Symphorien-sur-Coise dans le RhĂŽne, termine toujours ses premiers entretiens avec les familles avec lâintervention dâune maman qui tĂ©moigne du parcours de son enfant Ă la Maison familiale. Dans cette MFR centrĂ©e sur lâapprentissage, la premiĂšre difficultĂ© pour les parents est de trouver un employeur. La MFR les soutient dans leurs dĂ©marches pour Ă©viter le dĂ©couragement. Une grand-mĂšre dâĂ©lĂšve essaie Ă©galement de mettre en contact les entreprises et les jeunes dans les territoires. Les parents aussi peuvent activer leur rĂ©seau pour dâautres jeunes ». Les MFR permettent Ă©galement aux parents de sâentraider pour rĂ©soudre les questions que peut poser lâorganisation de lâalternance. Des solutions de logement Ă moindre coĂ»t ou de covoiturage pour aller en stage ou Ă la Maison familiale se mettent en place⊠Renouveler le conseil Ă la rentrĂ©e, les MFR ont toujours la prĂ©occupation de renouveler le conseil dâadministration bien que ce ne soit pas la prĂ©occupation premiĂšre des parents qui arrivent. Des administrateurs viennent expliquer lors des rĂ©unions de rentrĂ©e aux nouvelles familles pourquoi ils trouvent passionnant de sâinvestir dans lâassociation en expliquant lâintĂ©rĂȘt quâils y trouvent, la crĂ©ation de liens, une convivialitĂ©, une complicitĂ© mĂȘme » explique le directeur de la MFR de Saint-Symphorien. Cela demande beaucoup dâĂ©nergie, il faut renouveler le conseil dâadministration tout en Ă©tant sur la durĂ©e. Câest un Ă©quilibre Ă retrouver Ă chaque fois. » En Basse-Normandie, dans le cadre dâune dĂ©marche rĂ©gionale dâamĂ©lioration continue, la MFR de Vains a fait du renouvellement des administrateurs une prioritĂ©. La richesse du conseil dâadministration vient du nombre de parents reprĂ©sentĂ©s. Cela Ă©vite les dysfonctionnements », explique Olivier Deville, le directeur. Nous repĂ©rons des familles qui pourraient ĂȘtre intĂ©ressĂ©es pour entrer dans le conseil dâadministration. Ce sont les membres du bureau qui ensuite les appellent et savent les convaincre. Nous nous retrouvons lors dâune rĂ©union informelle. Les administrateurs servent en quelque sorte de parrains. Nous en sortons gagnants. Par exemple, lors dâun conseil dâadministration, quand câest un parent qui tĂ©moigne sur le voyage dâĂ©tude des jeunes quâil a accompagnĂ© avec le moniteur, cela a une autre portĂ©e que quand câest le moniteur qui raconte. Tout ce que les parents peuvent dire de la MFR a un impact beaucoup plus fort, jâen suis convaincu ». Ă quoi mesure-t-on la vitalitĂ© dâune vie associative ? A lâambiance qui rĂšgne Ă la MFR, Ă un Ă©tat dâesprit », disent les directeurs et les prĂ©sidents. Comment initier des espaces de rencontre qui invitent au partage et Ă la convivialitĂ© ? Certaines MFR ont instaurĂ© le cafĂ© du lundi matin ou du vendredi soir. Dâautres affichent systĂ©matiquement dans le hall de la MFR, les photos des activitĂ©s conduites par les jeunes pendant la semaine. Ces attentions donnent de bonnes raisons » aux familles dâentrer dans la MFR et dâĂ©changer entre parents et avec les moniteurs prĂ©sents pour les accueillir. Donner du sens En dehors des rĂ©unions et rencontres autour du parcours de formation des jeunes auxquelles participent les familles, les MFR travaillent Ă dâautres façons de les impliquer. Mobiliser les familles sur les questions Ă©ducatives permet aux parents dâĂȘtre reconnus dans leur rĂŽle. Ainsi la MFR de Routot expĂ©rimente depuis 5 ans une rĂ©flexion sur les rĂšgles de vie des Ă©lĂšves avec les parents, les jeunes et les administrateurs. Sont concernĂ©es les classes de 4e, CAPA premiĂšre annĂ©e et Seconde. La dĂ©marche se construit au mois de mai en plusieurs Ă©tapes. Dâabord les Ă©lĂšves au sein de la classe font des propositions, Ă la suite dâun brainstorming, animĂ© par un moniteur, sur, ce quâon appelle Ă la MFR, les rĂšgles de vie », câest-Ă -dire le fonctionnement quotidien qui ne relĂšve pas du rĂšglement intĂ©rieur. Les idĂ©es qui recueillent la majoritĂ© sont prĂ©sentĂ©es par les dĂ©lĂ©guĂ©s au directeur, Ludovic RosĂ©, qui met en commun les propositions de toutes les classes. La Maison familiale invite ensuite les parents des Ă©lĂšves concernĂ©s Ă une rĂ©union de conseil dâadministration Ă©largie sur les rĂšgles de vie, avec la participation des jeunes sur la base du volontariat et de lâĂ©quipe Ă©ducative. LâassemblĂ©e travaille en ateliers sur les amĂ©liorations proposĂ©es par les jeunes que les parents acceptent ou non. En plĂ©niĂšre, les propositions sont reprises une par une. Si une majoritĂ© de oui se dĂ©gage pour une proposition, la rĂšgle Ă©volue, sinon rien ne change. En cas dâĂ©galitĂ©, le conseil dâadministration se charge de trancher. Les nouvelles rĂšgles sâappliquent Ă la rentrĂ©e suivante. Ce petit moment de dĂ©mocratie et dâapprentissage de la citoyennetĂ© a pour but de montrer aux parents que la MFR nâest pas toute puissante. Les choses ne viennent pas dâen haut. Elles se discutent. Cela crĂ©e de lâadhĂ©sion et de la cohĂ©sion. Câest un exemple simple qui montre comment la MFR reconnaĂźt la parole et le statut de parents. Il sâĂ©tablit avec eux une proximitĂ© qui permet ensuite dâavancer sur dâautres terrains », explique Ludovic RosĂ©. Puzzle dâinitiatives, tous ces exemples ne sont quâune infime parcelle des actions quotidiennes mises en oeuvre dans les MFR dont la prĂ©occupation est de permettre aux parents de se sentir suffisamment Ă lâaise pour oser prendre des responsabilitĂ©s. Les parents et les stages La MFR de Craon Hippodrome, en Mayenne, mobilise depuis toujours les parents sur lâaccompagnement des jeunes en stage. Ă lâautomne, la MFR organise une semaine consacrĂ©e aux visites de stage auxquelles elle convie les parents. 95 % des visites se font Ă ce moment-lĂ . Cela permet aux parents dâentrer en communication avec les maĂźtres de stage. Le jeune prĂ©sente la structure, fait visiter aux parents, câest un moment important. Le fait que les parents soient lĂ modifie Ă©galement le regard portĂ© par le maĂźtre du stage. Il apprĂ©cie cet investissement. On sent les parents satisfaits et pour le jeune câest un moment trĂšs valorisant », rĂ©sume le directeur Jean-François Brosselier. SOURCE LIEN DES MFR N°344 - LE LIEN est le magazine institutionnel du mouvement des MFR, un trimestriel Ă©ditĂ© Ă 60 000 exemplaires Ă destination des familles, des salariĂ©s et des administrateurs des Maisons familiales rurales.