Bienvenuedans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis La genĂšse et l’édition des Ɠuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problĂ©matiques : comme le Paradoxe sur le comĂ©dien (conçu en 1769, publiĂ© en 1830), le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville n’est Ă  l’origine qu’un compte rendu de lecture destinĂ© Ă  La Correspondance littĂ©raire de

SupplĂ©ment au voyage de INTRODUCTIONLe SupplĂ©ment au voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l’inconvĂ©nient d’attacher des idĂ©es morales Ă  certaines actions physiques qui n’en comportent pas est un conte philosophique Ă©crit par Denis Diderot 1713-1784, publiĂ© en volume pour la premiĂšre fois en 1796, donc aprĂšs la mort de l’écrivain et philosophe s’inscrit dans un triptyque de contes moraux rĂ©digĂ©s en 1722. Il est donc prĂ©cĂ©dĂ© de Ceci n’est pas un conte et de Madame de la RESUME DE L’ƒUVREChapitre I Jugement du voyage de BougainvilleLe dialogue s’ouvre sur deux personnages qui attendent que le brouillard se lĂšve pour pouvoir continuer leur pĂ©riple. Leurs Ă©changes semblent ĂȘtre la suite d’une conversation dĂ©jĂ  entamĂ©e. Deux personnages, A et B, discutent du SupplĂ©ment au Voyage autour du monde Ă©crit par Bougainville, que B est en train de lire. A n’a pas lu l’Ɠuvre, c’est pourquoi il pose de nombreuses questions sur le voyage de Bougainville et la personnalitĂ© de celui-ci. Les rĂ©ponses de B nous apprennent que Bougainville Ă©tait un homme curieux qui passe d’une vie sĂ©dentaire et de plaisirs au mĂ©tier actif, pĂ©nible, usant et dissipĂ© du voyageur ». Suite aux informations sur le pĂ©riple lui-mĂȘme, B prĂ©sente Ă  A les difficultĂ©s rencontrĂ©es, les maladies, le difficile accĂšs aux secours, etc. Ensuite sont dĂ©veloppĂ©es des rĂ©flexions sur quelques Ă©vĂšnements marquants du voyage les JĂ©suites en Uruguay, la dĂ©stabilisation des Patagons, ou encore la question des sauvages ». Enfin, Aotourou est introduit ; B rappelle qu’il s’agit d’un Tahitien qui a accompagnĂ© Bougainville Ă  Paris, permettant une vĂ©ritable rĂ©flexion sur les diffĂ©rences de mƓurs entre sociĂ©tĂ©s. Le Chapitre I se clĂŽt sur la levĂ©e du brouillard, qui permet aux personnages de repartir. B encourage une derniĂšre fois son compagnon Ă  lire la suite du rĂ©cit Tenez, lisez
 ». C’est par cette ouverture que Diderot peut prĂ©senter la suite du rĂ©cit comme un extrait de celui de II les adieux du vieillard

Résuméde Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot (Fiche de lecture) Tout ce qu'il faut savoir sur Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot ! Retrouvez
Beschreibung des Verlags Cette fiche de lecture sur le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot propose une analyse complĂšte un rĂ©sumĂ© du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainvilleune analyse des personnages une analyse des thĂšmes et axes de lectureApprĂ©ciĂ©e des lycĂ©ens, cette fiche de lecture sur Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Diderot a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par un professeur de propos de propose plus 2500 analyses complĂštes de livres sur toute la littĂ©rature classique et contemporaine des rĂ©sumĂ©s, des analyses de livres, des questionnaires et des commentaires composĂ©s, etc. Nos analyses sont plĂ©biscitĂ©es par les lycĂ©ens et les enseignants. Toutes nos analyses sont tĂ©lĂ©chargeables directement en ligne. FichesdeLecture est partenaire du MinistĂšre de l' d'informations sur Mehr BĂŒcher von Sophie Lecomte &
Bienvenuedans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis. La genĂšse et l’édition des Ɠuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problĂ©matiques : comme le Paradoxe sur le comĂ©dien (conçu en 1769, publiĂ© en 1830), le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville n’est Ă  l’origine qu’un compte rendu de lecture destinĂ© Ă  La Correspondance littĂ©raire de
Fiche de lecture SupplĂ©ment au voyage de Bougainville Denis Diderot Titre SupplĂ©ment au voyage de Bougainville Auteur Denis Dider or 11 Date de parution 1 Sni* to View Genre Conte philos hiq Biographie de l’auteu . Denis Diderot 1713-1784 est un phllosophe, Ă©crivain et encyclopĂ©diste français. Appartenant aux umiĂšres, il est Ă  la fois romancier, conteur, dramaturge, essayiste, ainsi que critique littĂ©raire et critique d’art. Il est surtout connu pour ĂȘtre l’auteur d’un des ouvrages les plus marquant de son siĂšcle, l’EncyclopĂ©die. Peu cĂ©lĂ©brĂ© de son temps, c’est au XIXĂšme siĂšcle qu’il recevra une mmense reconnaissance postume. RĂ©sumĂ© Deux personnages, A et B, dialoguent de l’oeuvre de Louis Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde, tout juste paru. Mais B propose ensuite de parcourir le prĂ©tendu Le vieil Otaitien / Orou / L’AumĂŽnier MĂȘme si il n’est question de lui que durant un seul chapitre, le vieil Otaitien possĂšde une place importante dans ce livre. Il nous est prĂ©sentĂ© comme un homme expĂ©rimentĂ©, un grand sage de quatre-vingts dix ans passĂ©s qui en sait long sur la vie. Lorsque Bougainville arrive chez les Otaltiens, le vieillard ne les acceuille as chalereusement comme les autres habitants de l’üle. Au lieu de ça, il se retire dans sa cabane et s’enferme dans un mutisme total. Ce vieil homme incarne la voix de la raison, car il sait que les EuropĂ©ens ne sont pas plein de bons sentiments ils sont lĂ  pour asservir les Otaitiens et prendre tout ce qu’ils ont. Dans le chapitre oĂč il intervient, il met en garde son peuple contre les rĂ©elles intentions des EuropĂ©ens, avant de s’adresser directement Ă  Bougainville pour lui dire de quitter line et de ne jamais revenir asservir son peuple. Orou est un Otaitien de trente-six ans, ayant une femme et trois illes, Asto, Palli et Thia. Cest lui qui acceuille l’aumĂŽnier chez lui. Lorsque ce dernier arrive, Orou respecte la tradition de hospitalitĂ© et offre sa plus jeune fille, Thia, pour agrĂ©menter sa nuit. Le moine refuse d’abord, puls se plie aux traditions. Le lendemain, Orou ne comprenant pas pourquoi l’aumĂŽnier avait tant protestĂ© contre sa fille la veille, il interroge l’aumĂŽnier sur la religion et le mariage, d’une part parce que le mot religion lui est inconnu, d’autre part parce le mariage Ă  une dĂ©finition trĂšs diffĂ©rente chez les EuropĂ©en PAG » 1 ui est inconnu, d’autre part parce le mariage Ă  une dĂ©finition trĂšs diffĂ©rente chez les EuropĂ©ens, et que les Othaitiens ne comprennent que peu ou tout simplement pas. Orou est curieux du mode de vie des EuropĂ©ens et s’étonne mĂȘme de leurs moeurs et dĂ©cisions, comme la pudeur. Orou remet Ă©galement en cause la notion de Dieu » et les conventions EuropĂ©ennes. Cest un personnage brave et fort parmi les Otaitiens qui, couplĂ© ? celui de l’aumĂŽnier, pose des rĂ©flexions intĂ©ressantes. L’aumĂŽnier est un europĂ©en de trente-six ans faisant parti de l’équipage de Bougainville. II est du mĂȘme Ăąge que son hĂŽte, Orou. Ayant fait voeu de chastetĂ© et n’envisageant mĂȘme pas de se donner Ă  une femme Ă  laquelle il n’est pas mariĂ©, l’aumĂŽnier refuse catĂ©goriquement les avances de Thia, la fille cadette de Orou, qui avait Ă©tĂ© destinĂ© par son pĂšre pour honorer l’aumĂŽnier. Mais ce dernier fini par accepter de se soumettre aux traditions et d’honorer Thia. Le lendemain, Orou questionne l’aumĂŽnier sur la religion qui prive le moine des plaisirs de la chair, sur le mariage, ainsi que sur les moeurs et la condition de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne. Les deux personnages appartiennent Ă  des cultures diffĂ©rentes, t les questions innocentes et curieuses d’Orou remettent en cause le fondement et l’existance des moeurs europĂ©ennes en les comparant aux moeurs otaitiennes. Le personnage de l’aumĂŽnier va donc de paire avec celui d’Orou, puisque c’est grĂące Ă  leur entretien que les rĂ©flexions du livre sont prĂ©sentes et ont un impact sur le lecteur. PAGF30F11 grĂące Ă  leur entretien que les rĂ©flexions du livre sont prĂ©sentes et ont un impact sur le lecteur. ThĂšmes Le mariage et la fidĂšlitĂ© La nature et la civilisation es points de vues et la relativitĂ© des comparaisons Le mariage et la fidĂšlitĂ© C’est un thĂšme trĂšs prĂ©sent dans l’entretien entre Orou et l’aumĂŽnier. En effet, chez les Otaitiens, la dĂ©finition du mariage revient aux prlncipes mĂȘme de la chose, tels qu’ils sont dans la nature, c’est-Ă -dire le consentement d’habiter une mĂȘme cabane, et de coucher dans un mĂȘme lit, tant que nous nous y trouvons bien ». Ainsi, les Otaltiens dĂ©finissent le mariage de façon simple, et sans y faire intervenir la religion. Les EuropĂ©ens, par contre, font du mariage une cĂ©rĂ©monie qui crĂ©e un lien sacrĂ©, inaltĂ©rable et religieux entre deux personnes de sexe opposĂ©. Et est ici que s’opposent les Otaltiens et les EuropĂ©ens sur la dĂ©finition du mariage et sur la maniĂšre de traiter ce dernier, ainsi que la fidĂšlitĂ© qul va de paire avec. Les Otaltiens dĂ©finissent ainsi le mariage comme un acte respectant l’ordre naturel des choses tant que deux personnes sont heureuses et bien portantes ensembles, alors elles restent ensemble. Si elles ne sont plus heureuses ensembles, alors elles se sĂ©parent. Ni plus, ni moins. Par contre les EuropĂ©ens dĂ©finissent le mariage comme un acte religieux et sacrĂ©. Lorsque deux personnes se marient, c’est pou a vie, et c’est une union qui ne peut pas ĂȘtre brisĂ©e Ă  cette Ă©poque. On peut aussi voir que chez les Otaitiens, pour savourer PAGFd0F11 qui ne peut pas ĂȘtre brisĂ©e Ă  cette Ă©poque. On peut aussi voir que chez les Otaltiens, pour savourer les plaisirs de la chair d’une autre personne, il n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre liĂ©e Ă  elle par le mariage. Alors que chez les europĂ©ens, se donner Ă  une personne avec laquelle on est pas mariĂ©e est un blasphĂšme, encore plus grand si la personne Ă  laquelle on se donne est mariĂ©e, ou si l’on est mariĂ©e Ă  une personne diffĂ©rente de celle Ă  laquelle on e donne. Mais on peut aussi voir que les Otaitiens ne sont pas nĂ©cessairement obligĂ©s de prendre du plaisir uniquement avec leur autre moitiĂ©, contrairement aux europĂ©ens, qui restent liĂ©es Ă  la mĂȘme personne toute leur vie. Deux dĂ©finitions diffĂ©rentes donc, pour deux cultures, voir mĂȘme deux mondes, diffĂ©rents. La nature et la civilisation ci, la nature, avec l’homme sauvage, l’homme des origines, trouve son adversaire et son opposĂ© dans la civilisation, avec l’homme sophistiquĂ©, l’homme raffinĂ©. Chomme sauvage est, bien Ă©divdament l’Otaitien, et l’homme sophistiquĂ© est donc l’EuropĂ©en. Mais alors que l’Otaitien possĂšde peu voir pas de rĂ©elles rĂšgles, l’EuropĂ©en Ă  des codes, des moeurs et des lois parfols contre nature, des codes et des lois en parfaite opposition Ă  celles de l’Otaitien. L’un est libre, l’autre est enfermĂ© dans sa prĂ©tendue civilisation », dictĂ©e par ses codes et ses lois. Mais on ne se rend rĂ©ellement compte de ça qu’en confrontant les deux mandes. Dans l’entretien dOrou et de l’aumĂŽnier, on voit que ce dernier, loin de dominer l’échange s 1 mondes. Dans l’entretien dOrou et de l’aumĂŽnier, on voit que ce dernier, loin de dominer l’échange, peine Ă  justifier les oeurs europĂ©ennes par des raisons logiques et rĂ©flĂ©chies. Au yeux d’Orou, les moeurs de l’aumĂŽnier sont basĂ©es sur des conventions injustifiĂ©es et contre-nature. Diderot renverse ici le rapport de force entre les Otaitiens et les EuropĂ©ens, en mettant les EuropĂ©ens en position de faiblesse contre l’inocence de la nature des Otaitiens. Le dialogue de fin entre A et B concerne Ă©galement ce sujet, puisque les deux personnages tentent de voir quelles sont les coutumes de leur sociĂ©tĂ© provenant directement de la nature, et quelles sont celles que seuls les codes imaginaires Ă©dictent. B rĂ©sume bien la condition de l’homme civilisĂ© lorsqu’il dit Il existait un homme naturel on a introduit au-dedans de cet homme un homme artificiel; et il s’est Ă©levĂ© dans la caverne une guerre continuelle qui dure toute la vie. TantĂŽt l’home naturel est le plus fort; tantĂŽt il est terrassĂ© par l’homme moral et artificiel » La sociĂ©tĂ© et la civilisation imposent donc une convention de morale aux hommes civilisĂ©s. Les Otaltiens bousculent le fondement et l’existante des lois morales, sociales et juridiques, mais ils bousculent aussi tout ce qui est Ă©dictĂ© par l’Église, car ivant sans religion, ils ne sont pas corrompus par le Mal pour autant. pour eux, seul la nature a créée l’homme, et ce dernier n’appartient Ă  personne, ni Ă  Dieu, ni au Diable, ni Ă  une entitĂ© plus puissante que l’homme. Qui plus est, Oro 6 1 ni Ă  Dieu, ni au Diable, ni Ă  une entitĂ© plus puissante que l’homme. Qui plus est, Orou trouve parfaitement ridicule et contraire Ă  la nature mĂȘme de Ihomme le voeu de stĂ©rilitĂ© prononcĂ© et encouragĂ© par l’Église catholique de l’époque. Les europĂ©ens sont Ă©galement sous le joug de besoins fictifs et chimĂ©riques, qui est un code de sociĂ©tĂ©. Les Otaitiens, eux, se contentent du nĂ©cessaire, et ne veulent rien de plus. La notion mĂȘme de propriĂ©tĂ© n’existe que peu ou pas chez les sauvages », alors que les EuropĂ©ens sont profondement ancrĂ©s lĂ -dedans. On peut aussi voir que le mode de vie des Otaitiens est idylique, tellement idylique que mĂȘme l’aumĂŽnier Ă  l’idĂ©e de se dĂ©barrasser de ses vĂȘtements et de rester parmi les Otaitiens, et regrettant aprĂšs coup de ne pas l’avoir fait. un homme civilisĂ©, qui plus est un homme d’église, serai donc prĂȘt Ă  renoncer Ă  tout ses besoins fictifs, Ă  son confort, Ă  sa sociĂ©tĂ©, et mĂȘme Ă  la foi en son Dieu, pour rester vivre dans la patrie de ces hommes de la nature, de ces hommes sauvages. Les points de vues et la relativitĂ© des comparaisons En effet, les moeurs et codes Otaitiens ont beau s’opposer aux moeurs et codes EuropĂ©ens, mais pour que l’opposition soit possible, il faut un contexte, et des points de vues. Cest une thĂšmatique intĂšressante, et qui trouve un terreau fertile dans ce SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. Par exemle, si pour l’opposition des moeurs et des codes entre Otaitiens et EuropĂ©ens, on choisit de prendre le point de vu d’un europĂ©en standard, et b PAGF70F11 sadressant Ă  Bougainville, il ajouta : « Et. toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton. vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes. heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur. Nous suivons. le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos. Ăąmes son caractĂšre.
Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Analyse d'un Ă©lĂšve sur le discours du texte les mĂ©faits de la civilisation et l'Ă©loge de la vie sauvage. DerniĂšre mise Ă  jour 16/03/2021 ‱ ProposĂ© par zetud Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ce soit de l'arrivĂ©e, et non du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attachĂ© Ă  la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă  leurs extravagances et Ă  leurs vices ; un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. Mais je me console ; je touche Ă  la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. O Tahitiens ! mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă  un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant Ă  Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă  se haĂŻr; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ  que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? Orou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă  tous, comme tu me l'as dit Ă  moi, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă  nous. Ce pays est Ă  toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ?... Tu n'es pas esclave tu souffrirais la mort plutĂŽt que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. "Laisse nous nos moeurs ; elles sont plus sages et honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons. Sommes-nous dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabanes, qu'y manque-t-il, Ă  ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles les commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă  des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă  obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, que des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte ni de tes besoins factices, ni de tes vertus chimĂ©riques. Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Bougainville est un homme du XVIIIĂšme siĂšcle qui a entreprit un tour du monde entre 1766 et 1769. A son retour, il publie le voyage autour du monde et en 1772, Diderot rĂ©agit en Ă©crivant le supplĂ©ment au voyage de Bougainville dans lequel il s’intĂ©resse exclusivement Ă  la halte tahitienne. Le supplĂ©ment au voyage de Bougainville peut apparaĂźtre comme un Ă©loge de la vie sauvage mais c’est aussi rĂ©vĂ©lateur des interrogations de Diderot sur la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle. Dans le chapitre 2, Diderot met en scĂšne un vieillard, sorte de patriarche. Il fait un double discours d’une part adressĂ© aux tahitiens, d’autre part Ă  Bougainville. La deuxiĂšme partie du discours est un rĂ©quisitoire dans lequel Diderot oppose les deux civilisations. I - Les mĂ©faits de la civilisation Les propos du vieillard sont intĂ©ressants car il Ă©voque les beaux jours de son pays. C’est parce que le monde originel disparaĂźt que le vieillard se lance dans une violente diatribe contre la civilisation. 1. L’arrivĂ©e des europĂ©ens entraĂźne la violence. La cruautĂ© et la destruction ont Ă©tĂ© apportĂ©s par les EuropĂ©ens on peut relever le champ lexical de la violence Ă©gorger », assujettir », sang », haĂŻr »  L’utilisation de ces termes nĂ©gatifs permet de tracer un tableau extrĂȘmement critique mais rĂ©aliste du comportement des europĂ©ens, cela permet de percevoir l’avenir malheureux des tahitiens. 2. Bougainville sujet de mĂ©pris Le discours lui est directement adressĂ© interpellation violente Et toi chef des brigands »l15. Il est assimilĂ© Ă  un animal fĂ©roce l21, il est l’incarnation du mal l23, c’est un ĂȘtre orgueilleux ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? » l25. Il agit comme un criminel tu t’es vengĂ© » l29. Bougainville est un ingrat Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues »l19-20, il sĂšme le trouble. Le vieillard dĂ©plore le mĂ©pris dont ils ont Ă©tĂ© l’objet sommes-nous dignes de mĂ©pris »l38 Les hommes paraissent extrĂȘmement corrompus »l11 C’est un tableau pessimiste de la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle et de son reprĂ©sentant Bougainville. 3. La premiĂšre cause du mal la propriĂ©tĂ© Ceci apparaĂźt l18 ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sait quelle distinction du tien et du mien. ». On retrouve cette thĂšse chez Rousseau dans le discours sur l’énigme de l’inĂ©galitĂ© parmi les hommes. C’est une idĂ©e commune aux philosophes. La suite des propos du vieillard tient Ă  nier le bien fondĂ© de cette appropriation. La question oratoire ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? »l25 permet d’attirer l’attention du lecteur sur le comportement inadmissible du colonisateur. Le vieillard imagine un retournement de situation l26-27, celui-ci paraĂźt incroyable, cela permet de souligner le comportement inadmissible des occidentaux. 4. La sociĂ©tĂ© des lumiĂšres fortement dĂ©criĂ©e Il suffit de s’attacher au vocabulaire extravagance »l10, corrompus », malheureux »l11, mĂ©prisables bagatelles »l28, inutiles lumiĂšres »l38, vertus chimĂ©riques »l47. L’interrogation rhĂ©torique sommes-nous dignes de mĂ©pris parce que nous n’avons pas su nous faire des besoins superflus » l38 renvoie l’Europe Ă  sa propre misĂšre. La civilisation europĂ©enne repose sur l’artifice elle s’oppose totalement avec la vie sauvage. On peut relever un constant parallĂ©lisme entre les deux civilisations. II - Eloge de la vie sauvage 1. La vie naturelle est basĂ©e sur l’innocence Nous sommes innocents »l16 ceci parce qu’ils vivent en harmonie avec la nature nous suivons le pur instinct de la nature »l17. Cette innocence repose sur la communautĂ© ici tout est Ă  tous »l17. Cette communautĂ© Ă©vite rivalitĂ© et violence. L’innocence transparaĂźt aussi dans les mƓurs laisse-nous nos mƓurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes »l36 On a le sentiment que l’innocence est liĂ©e au bonheur. Bonheur essentiel au philosophe des LumiĂšres. 2. LibertĂ©, tolĂ©rance Nous sommes libres »l22 affirmation catĂ©gorique. Cette libertĂ© s’oppose Ă  l’esclavage enchaĂźnerr, assujettir »l10, notre futur esclavage »l23, tu n’es pas esclave »l30. Lorsque le vieillard Ă©voque l’esclavage, il est virulent points d’exclamation. Le Tahitien est prĂȘt Ă  dĂ©fendre sa libertĂ© au prix de sa vie tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ! »l32 3. Accueillants Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous »l19 l’emploi du terme privilĂšge » montre la qualitĂ© de l’accueil. La sĂ©rie de questions l34-35 montre que les Tahitiens se sont conduits de maniĂšre hospitaliĂšre. Respect »35 les Tahitiens est respectueux de l’autre, mais l’EuropĂ©en ne l’est pas. EgalitĂ© entre les hommes frĂšres », enfants de la nature »l33 4. SimplicitĂ© de leur existence Leur existence et leurs dĂ©sirs sont limitĂ©s aux besoins immĂ©diats faim », froid » L’absence de superflus est important tout ce qui est nĂ©cessaire et bon nous le possĂ©dons »l38 Le vieillard Ă©voque une vie authentique aux antipodes de la vie civilisĂ©e. Il y a de la sagesse, une morale de contentement dans ses propos. Conclusion Diderot prĂ©sente une vision nĂ©gative sur la civilisation Ă  travers les yeux du vieillard. C’est Ă  l’opposĂ© de la vie naturelle. Ce texte illustre la quĂȘte du bonheur des philosophes du XVIIIĂšme. Cela nous renvoie au mythe du bon sauvage », Ă  l’idĂ©e d’un ailleurs meilleur, Ă  l’idĂ©e d’une sociĂ©tĂ© originelle non corrompue. C’est une sorte de philosophie Ă©picurienne dans les propos du vieillard.
SupplĂ©ment au voyage Bougainville ou dialogue entre A et B sur l inconvĂ©nient d attacher des idĂ©es morales Ă  certaines actions physiques qui n en comportent pas. Denis Diderot, 5 Octobre 1713 Ă  Langres - 31 Juillet 1784 Paris Date de rĂ©daction: 1772 Date de parution:1796 Édition utilisĂ©e: Le Livre de Poche
Fiche de lecture sur le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot. Notre analyse du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Diderot comprend ... Lire la suite 9,99 € Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 3,99 € ExpĂ©diĂ© sous 2 Ă  4 semaines LivrĂ© chez vous entre le 13 septembre et le 27 septembre Fiche de lecture sur le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot. Notre analyse du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Diderot comprend un rĂ©sumĂ© du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, une analyse des personnages ainsi qu'une analyse des thĂšmes et axes de lecture. Cette fiche de lecture sur Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Diderot a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par un professeur de français. A PROPOS DE LA COLLECTION La sĂ©rie offre des contenus Ă©ducatifs aux Ă©tudiants et aux professeurs tels que des rĂ©sumĂ©s, des analyses littĂ©raires, des questionnaires et des commentaires sur la littĂ©rature moderne et classique. Nos documents sont prĂ©vus comme des complĂ©ments Ă  la lecture des oeuvres originales et aide les Ă©tudiants Ă  comprendre la littĂ©rature. FondĂ© en 2001, notre site s'est dĂ©veloppĂ© trĂšs rapidement et propose dĂ©sormais plus de 2500 documents directement tĂ©lĂ©chargeables en ligne, devenant ainsi le premier site d'analyses littĂ©raires en ligne de langue française. FichesdeLecture est partenaire du MinistĂšre de l'Education du Luxembourg depuis 2009. Date de parution 10/12/2014 Editeur ISBN 978-2-511-02831-5 EAN 9782511028315 PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 24 pages Poids Kg Dimensions 12,7 cm × 20,3 cm × 0,1 cm
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supplément au voyage de bougainville fiche de lecture